au gré des mots...












Au gré du clavier je dérive, sans inspiration particulière, juste pour le plaisir d 'écrire quelques mots sans savoir jusqu'où ils nous mènerons, si le voyage se poursuivra jusqu'à l'aube, dans l'attente d'une bonne tasse de café, lorsque l'astre roi poindra au sommet de la colline, annonçant un jour nouveau dans ma retraite silencieuse. Mais ils courent toujours sur le clavier, sans but, et, j'avoue, un certain plaisir se fait jour face à ce que beaucoup trouverait comme une inutilité d'oisif mais qui se trouve n'être qu'un exercice d'équilibriste. Vers quel horizon ma main va-t-elle pencher ? Raconter l'histoire de ce gamin perdu dans sa campagne rattrapée par la ville et qui, à force de solitaire volonté, contre vent et marée souvent, s'est sorti d'une condition misérable... ou de ce vieil homme qui fût mon maitre et à qui je dois d'avoir abandonner le futile pour vivre de ce qui ne passe pas, ou cette dispute à l'ancienne, entre l'homme d'église et cet étrange visiteur...




Les mots ont un principe d'incertitude dans la mesure ou le courant qu'on aimerait leur faire prendre est dominé par nos sentiments humains, et, lorsque le passage se fait vers le lecteur, comment savoir si le message est bien passé, chacun ayant son propre code, son prisme d'interprétation unique ? Comment contrôler les sinuosités d'une rivière sans l'emprisonner dans une gangue de ciment comme les mots le sont dans un corps de chair ? On aimerait les faire exploser au loin de cette prison qui retient l'âme et oublier que les deux sont nécessaires pour éclore de l'imaginaire...





Au gré du clavier je vous abandonne ici pour poursuivre ma route immobile...