fin de la mémoire



Que laissons-nous de notre passage, nous, pauvres êtres perdus dans le roulement incessant des générations qui se succèdent depuis la nuit des temps ?
Nous croyons faire pour durer mais ce que nous faisons, le temps le dévore, insidieusement. Les souvenirs des aïeux disparaissent aussi avec les derniers témoins de leurs existences, comme nous nous effacerons des mémoires à notre tour. Le reste sera dispersé aux quatre vents, remettant dans les rouages du mouvement brownien ce qui paraissait si stable et immuable. L'homme aime toujours à l'état adulte croire au Père Noël, la pensée se rassure comme elle peut, même si quelque chose de plus profond ressurgit de temps en temps pour remettre les pendules à l'heure, celle qui s'arrête sur quelque chose dont le temps n'a pas prise mais qui lui échappe toujours...Ne restera plus qu'un non sur un registre de cimetière.
Un nom ! Que peut bien évoquer un nom sans le vécu intime qui s'y rattache ?
Même le temps érodera jusqu'au sol les pyramides, et pourtant il fût à l'époque des gloires plus universelles, des religions qui durèrent des milliers d'années, des certitudes intangibles... Qui s'en souvient ?
Qui peut encore parler de la permanence des choses ?



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