Le dernier représentant


Il s'en était toujours douté, mais plus que tout, il restait fidèle non pas à sa foi éteinte depuis sa révélation intérieure, mais au service qu'il devait à des millions de gens qui s'appuyaient sur ces épaules comme le boiteux sur sa béquille. Déjà, dans sa jeunesse le doute le rongeait, cependant il avait confiance dans la voie qu'il s'était choisi, pensant trouver plus de lumière, une réponse au bout du chemin, une sérénité acquise par les certitudes... Il avait gravi tous les échelons, et le doute avait pris de l'amplitude, l'édifice ne tenait que par une somme de papiers falsifiés au cours des siècles et le conditionnement populaire. Puis, un jour, du doute il est passé à la lumière par un retournement intérieur, et durant encore une vingtaine d'année il n'avait pris aucune décision sur ce qu'il était bon de faire. Mais cette fois, il était prêt à disparaître dans un lieu sur, pour ne plus vivre et entretenir la flamme de l'illusion et du mensonge, même s'il savait que beaucoup de monde ne pouvait accepter la vérité, il arrivait néanmoins à tenir la barre, jusqu'à cette date ou il en eu le courage...
Un jour il parti, à l'improviste, sans donner d'adresse.
Dans sa chambre à coucher, sur la chaise du bureau, on trouva juste ses trois attributs d'apparats, qui le faisaient reconnaître entre tous, simplement posés, comme si ces objets n'avaient plus de sens, devenus un peu grotesques même au vu de cette situation inédite., et un petit mot, écrit sur du papier d'écolier : « la pièce est finie ».
»qu'allons nous faire maintenant »- s'écria le cardinal Carmelingue...