civilisations, familles, sociétés...



A l'heure où l'on évoque avec une certaine suffisance, dans certains milieux, notre société comme étant un modèle de «civilisation» (alors que chaque peuple fait partie de sa civilisation propre, comme si ce terme devrait se trouver accolé à un niveau technologique avancé !), l'histoire nous enseigne qu'il n'est pas lointain le temps ou les droits de l'homme, et surtout de la femme, se trouvaient entravés par des règles juridiques (voir à ce propos le billet sur la légitimité de certaines lois !) connus du vivant de nos parents et grands parents, et on ne peut plus scandaleux.



Quelques exemples bien de chez nous :



- Il fallut attendre 1938 pour qu'une femme mariée soit juridiquement capable (le mariage la mettait sous tutelle de son mari, elle ne pouvait ouvrir un compte en banque qu'avec l'accord signé de ce dernier !).

- 1944 : Droit de vote des femmes.
- 1965 : une femme mariée peut désormais avoir une activité professionnelle sans l'accord de son mari.
- 1970 : fin de la «puissance paternelle» (seul le mari est l'autorité exclusif de la famille). Lui succède l'autorité parentale, partagée entre les époux.
- 1984 : égalité des époux dans la gestion des biens de la famille et des enfants.


Et dire que nous entendons, dans notre quotidien, des gens pour déclarer «barbare» certains peuples car ils vivent dans des cases, grimés (que penseraient ces derniers de nos tatoués et autres percés ?) et sous le régime autrement plus égalitaire du matriarcat, donnant des sociétés en général pacifiques (il n'est qu'à voir les résultats de nos sociétés basées sur la cellule familiale atomique et tout de même à forte connotation patrilinéaire, avec tout ce qu'elle engendre de frustration, de violence, d'ostracisme en tout genre et d'égoïsme).


Elles furent à la base des transformations les plus importantes de notre histoire, notamment la transition vers le néolithique.
La période actuelle semble être un retournement de situation vers une version mixte des régimes matrimoniaux, ou chacun peut puiser dans un cadre juridique plus vaste, pour autant que les intérêts supérieurs de l'enfant (cet adulte en devenir, et non un consommateur de plus n'en déplaise au commerciaux) soient assurés...