« Travailleurs, Jaurès a vécu pour vous, il est mort pour vous. Un verdict monstrueux proclame que son assassinat n’est pas un crime. Ce verdict vous met hors la loi, vous et tous ceux qui défendent votre cause. Travailleurs, veillez ! »

Ainsi s'exclamait Anatole France au sortir du verdict de la cour qui venait de juger Raoul Vilain en ce 29 mars 1919, auteur de l'assassinat de Jean Jaurès, cinq ans auparavant.
En effet, la cour d'assise acquitta Vilain avec, comble d'un pouvoir judiciaire à la solde d'une soldatesque qui avait fait tuer de millions de pauvres types, le remboursement des frais de justice par la veuve même de Jaurès !!
Que peut-on tirer un siècle plus tard de cet ignominie ? Toujours cette instrumentalisation de la justice, lorsqu'elle touche aux grandes causes (les exemples sont légions, de Dreyfus à Bové en passant par Colonna !), la volonté du pouvoir à diviser le monde du travail (avec la complicité, consciente ou pas, des syndicats). En ce XXI ème siècle le sous prolétariat n'a jamais été aussi nombreux, à la mesure du cynisme patronal (je ne parle pas du petit commerçant ou du petit patron de pmi mais bien des grand groupes, dont le vomi s'épanche par la voie de son valet, la dénommée Parisot...). D'ailleurs, les dernières années furent celles des remises en cause de tous les acquits sociaux, sauf pour la frange la plus aisée de la population (vous avez dit bouclier fiscal ?).
Chaque fois que l'on bafoue l'être humain sur l'autel de l'économie,
c'est Jaurès qu'on assassine...
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