Michelangelo Merisi da Caravaggio

Pour se laver des scories du précédent article, je vous propose un petit aperçu (très sommaire j'en conviens ! Si vous cliquez sur le titre, vous accedez à une belle étude de Lorenzo Pericolo Maître de conférence à l'université Rennes II) sur le peintre aux multiples scandales pour l'époque, Michelangelo Merisi da Caravaggio dit « Le Caravage », un des maitres de la fin du XVIème siècle dans ce qui n'est pas encore l'Italie unifiée. D'un tempérament fougueux, bagarreur, il fût même condamné à mort par le tribunal de Rome pour avoir tué son adversaire lors d'un duel. Il réussit à s'enfuir et trouva refuge à Naples puis à Malte. Sous la protection de l'ordre de Malte, il est encore emprisonné pour avoir séduit le fils d'un dignitaire de l'ordre. Encore une évasion réussie qui le conduira à Syracuse avant de mourir à Porto-Ercole (son avis de décès ne fut découvert qu'en 2001 dans les archives de la paroisse de St Erasme de Porto-Ercole.

Comme souvent pour les artistes et les peintres en particulier, la renommée s'est fait longuement attendre. En ce qui le concerne, elle attendra le début du XXème siècle …

Maitre du clair-obscur, il inspira bon nombre d'artistes peintres et de photographes qui usèrent de cette technique particulière où l'opposition ombre-lumière se passe de toute transition, les ténèbres côtoyant la lumière, la nuit de l'ignorance la connaissance...

Je n'ai vu qu'un seul tableau du Caravage (sur les 80 du peintre), c'était la flagellation du Christ. Précision anatomique des corps peints, lumières inondant seulement les trois êtres du tableau, laissant la nuit inonder le monde extérieur pour ne révéler que l'acte des bourreaux dont le regard est aussi sombre que la cape obscure qui les encercle. Regard du Christ lumineux dans l'abandon à la folie des hommes, le Caravage n'est-il pas aussi déchiré que son tableau, une vie entre ombre et lumière ?