Cette fois ci ce n'est pas un canular
médiatique mais bien la conclusion d'une très sérieuse étude
émanant de feu Frank Fenner, éniment chercheur australien
(microbiologie), directeur du Centre pour l'étude des ressources et
de l'environnement, appartenant à l'Institut d'études avancées à
l'université nationale australienne.
Fenner dresse le constat et l'issue de
notre civilisation si l'on persiste dans nos agissements envers la
biosphère, et si on laisse faire la croisance démographique.
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"Il est déjà trop tard"
: l'espèce humaine devrait s'éteindre ce siècle
24 juin 2010 ; révision : 08 mai
2012, 14 h 00
Et s'il n'y avait plus rien à faire pour sauver
l'humanité ? S'il était déjà trop tard ? The Australian rapporte
une interview bien pessimiste du célèbre scientifique australien
Frank Fenner. Pour lui, nous avons déjà scellé le destin de
l'Humanité : dans moins de 100 ans, les sociétés humaines ne
seront plus...
Dans une interview accordée au quotidien national The Australian,
et publiée le 16 Juin 2010, Frank Fenner, professeur émérite de
microbiologie à l'Université nationale australienne, prédit la
disparition de l'Humanité dans les 100 prochaines années.
Ce mauvais augure pourrait prêter à sourire, mais le
scientifique de 95 ans a une carrière impressionnante : Membre de
l'Académie des sciences australienne et de la Royal Society, son
travail a été récompensé par de nombreux prix et il est l'auteur
de centaines de textes scientifiques. Il a notamment été impliqué
dans la disparition du virus responsable de la variole et dans la
lutte contre la surpopulation de lapins en Australie via
l'introduction volontaire du virus de la myxomatose dans les années
50.
Officiellement en retraite depuis des dizaines d'années, ce
scientifique renommé poursuit toujours ses travaux de recherche et
ses écrits, en se déplaçant quotidiennement à
l'institut
de médecine John Curtin de l'Université nationale australienne,
dont il fut directeur de 1967 à 1973.
Sa compréhension approfondie de l'évolution des espèces n'a
jamais entamé sa fascination pour l'observation sur le terrain. Du
niveau moléculaire aux planètes, Frank Fenner s'intéresse à tous
les écosystèmes. Il a commencé à publier ses premières études
environnementales au début des années 70 lorsque l'impact des
sociétés humaines sur notre planète devenait problématique.
De quoi inspirer confiance, ou au moins de l'intérêt pour ses
déclarations.
"Nous
allons disparaître. Quoique nous fassions maintenant, il est trop
tard"
Cette affirmation de Frank Fenner a de quoi inquiéter, d'autant
plus qu'il ne s'agit pas d'une vision sur des millions d'années mais
d'une prédiction pour le siècle en cours !
Pour Frank Fenner et d'autres scientifiques reconnus comme Paul
Crutzen, prix Nobel de chimie, la Terre est entrée dans une nouvelle
époque géologique, l'Anthropocène, depuis 1800 avec la révolution
industrielle et l'exploitation massive des combustibles fossiles.
Cette nouvelle époque géologique succèderait à l'Holocène débuté
il y a dix mille ans.
Bien que non officielle sur l'échelle des
temps géologiques, l'Anthropocène a été admis dans la
terminologie scientifique et correspond au moment où les Hommes ont
pu rivaliser avec les forces de la nature dans la capacité à
modifier l'écosystème de la Terre.
En effet, nos activités
réchauffent
le climat planétaire d'une ampleur aussi importante que les
grands cycles naturels et nous entamons la sixième extinction
massive de
la
biodiversité, avec une vitesse sans doute plus rapide encore que
celle qui a conduit, il y a 65 millions d'années, à l'extinction
des dinosaures suite à la chute d'un astéroïde, comme le souligne
Eric Lambin, membre de l'Académie des sciences des Etats-Unis[1]...
L'explosion
démographique en cause : "il y a déjà trop de monde"
A l'origine de ces déséquilibres planétaires qui menacent la
survie même de l'Humanité, Frank Fenner incrimine l'explosion
démographique et la "consommation effrénée".
Selon l'ONU, le nombre d'humains a dépassé les
7
milliards en 2011. Vu l'inertie de nos sociétés et décideurs
politiques sur l'urgence et l'importance des mesures à prendre pour
diminuer les émissions de gaz à effet de serre, Fenner demeure
pessimiste : "
Nous allons subir le même sort que les
personnes sur l'île de Pâques. Le changement climatique ne fait que
commencer. Mais nous pouvons déjà voir des changements remarquables
dans la méteo."
"Les Aborigènes nous ont montré qu'en l'absence de
science et d'émissions de dioxyde de carbone responsables du
réchauffement climatique, ils pouvaient survivre pendant 40 000 à
50 000 ans. Mais notre monde ne le peut pas. L'espèce humaine est
susceptible de prendre le même chemin que beaucoup d'espèces que
nous avons déjà vu disparaître." déclare t-il dans son
interview.
"Homo sapiens devrait disparaître, peut-être dans 100
ans", dit-il. "Un grand nombre d'autres animaux
également. C'est une situation irréversible. Je pense qu'il est
trop tard. J'essaie de ne pas trop le dire car il y a des gens qui
essaient de faire changer les choses. Les efforts de réduction
ralentissent un peu les choses, mais il y a déjà trop de monde
[sur Terre]" ajoute -til.
L'explosion démographique et ses corollaires : la boulimie
énergétique, productiviste et consumériste mènent l'humanité à
sa perte. Ce constat, tabou, est pourtant de plus en plus
partagé par certains scientifiques et de plus en plus évoqué, mais
étouffé par les sceptiques sur le changement climatique et une
partie des personnes croyantes pour qui la reproduction est une
recommandation divine, souligne Frank Fenner.
Un peu
d'optimisme avant le naufrage de l'Humanité ?
Stephen Boyden, collègue et ami de Fenner, pense qu'il y a un
profond pessimisme chez certains écologistes, mais que d'autres sont
plus optimistes : "Frank a peut-être raison, mais certains
d'entre nous nourrissent encore l'espoir que la situation entraînera
une prise de conscience et, par conséquent, les changements
révolutionnaires nécessaires pour atteindre la durabilité
écologique".
Stephen Boyden ajoute : "C'est là que Frank et moi
sommes différents. Nous sommes tous deux conscients de la gravité
de la situation, mais je n'accepte pas qu'il soit forcément trop
tard. Bien qu'il y n'ait qu'une lueur d'espoir, cela vaut la peine de
résoudre le problème. Nous avons la connaissance scientifique pour
le faire, mais nous n'avons pas la volonté politique."
A ce titre, Frank Fenner a ouvert le 23 juin 2010 le symposium
"
Healthy
Climate, Planet and People" à l'Académie australienne des
sciences. Cette conférence vise justement à combler le fossé entre
la science et les politiques environnementales.
En conclusion de son interview, Frank Fenner, qui a pourtant eu
l'honneur d'annoncer l'éradication mondiale de la variole à l'ONU
en 1980, contemple avec dépit le chaos de l'espèce humaine au bord
de l'extinction de masse : "Les petits enfants des
générations actuelles vont être confrontés à un monde beaucoup
plus difficile..."
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