Testament du Conseil National de la Résistance


2004, 60 ans après le programme du Conseil National de la Résistance, ceux qui sont arrivées jusqu'à nous témoignaient encore par un vibrant appel à la jeunesse de l'actualité des mesures proposées en 1944, et dont l'édifice s'écroule par pans entiers de nos jours.
Fondateur du particularisme social à la française, qui fait toujours exception dans le monde, le CNR, sentant le danger des individualismes, de l'anti culture basée sur la consommation de biens frivoles, de technologies formidables au service des marchands du Temple. Ils ont eu à cœur de lancer cet appel, perdu dans la bouillie médiatique.

Déjà très âgés, beaucoup ont disparu. Espérons que ce testament, légué aux jeunes, ne soit pas un coup d'épée dans l'eau, que l'être arrive finalement à vaincre l'avoir, à l'heure où le monde doit nourrir plus de 7 milliards d'êtres humains, que tout soit toujours en perpétuelle demande de reconstruction...





Par ordre d'apparition :


Texte
“A ceux et à celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection, créer c'est résister, résister c'est créer.
Au moment où nous voyons remis en cause le socle des conquêtes sociales de la libération, nous, vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France Libre, appelons les jeunes générations à faire vivre et retransmettre l'héritage de la résistance et ses idéaux toujours actuels de démocratie, économiques, sociales et culturels.60 ans plus tard,le nazisme est vaincu grâce au sacrifice de nos frères et sœurs de la résistance et des nations unis contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n'a pas totalement disparue et notre colère contre l'injustice est toujours intact.Nous appelons, en conscience, à célébrer l'actualité de la résistance, non pas au profit de causes partisanes, mais pour proposer aux générations qui nous succéderons d'accomplir trois gestes humanistes et profondément politiques au sens vrai du terme pour que la flamme de la résistance ne s'éteigne jamais.Nous appelons d'abord les éducateurs, les mouvements sociaux, les collectivités publiques, les créateurs, les citoyens, les exploités, les humiliés, à célébrer ensemble l'anniversaire du programme du Conseil National de la Résistance, adopté dans la clandestinité le 15 mars 1944, et qui préparait :la sécurité sociale, et les retraites généralisées. Le contrôle des féodalités économiques, le droit à la culture et à l'éducation pour tous, une presse délivrée de l'argent et de la corruption. des lois sociales, ouvrières, agricoles etc...Comment peut-il manquer aujourd'hui de l'argent pour maintenir et prolonger ses conquêtes sociales, alors que la production de richesses à considérablement augmenté depuis la libération, période où l'Europe était ruinée ?
Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie. Nous appelons ensuite les mouvements, partis, associations, institutions et syndicats héritiers de la résistance à dépasser les enjeux sectoriels et à se consacrer en priorité aux causes politiques des injustices et des conflits sociaux. Nous les appelons à redefinir ensemble un nouveau programme de résitance pour notre siècle. Sachant que le fascisme se nourrit toujours du racisme, le l'intolérance, de la guerre, qui eux-mêmes se nourrissent des injustices sociales.
Nous appelons enfin les enfants, les jeunes, les parents, les anciens, les grands-parents, les éducateurs, les autorités publiques à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse. Ils ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation marchande, le mépris des plus faibles et de la culture, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous.Nous n'acceptons pas que les principaux médias soient désormais contrôlés par des intérêts privés contrairement au programme du Conseil National de la Résistance et aux ordonnances sur la presse de 1944.
Plus que jamais, à ceux et à celles qui feront le siècle qui commence, nous voulons dire avec notre affection :
Résister c'est créer, créer, c'est résister !