Errance...

Le web constitue une autre forme de vagabondage, sur les sentiers du monde virtuel, lorsque le surfer n'a pas de but et pianote sur son clavier au hasard de son « absence » de but, comme la feuille se laisse porter par la brise du moment...
 

Espère-t-il rencontrer un thème qui l'interpellera et le fera sortir de la même solitude qu'il ressentait lorsqu'il parcourait les rues de sa ville, en quête de ce « quelque chose » qui donnera sens et corps à sa vie sans saveur, au détour de sa route ? Ou bien cherche-t-il une inspiration qui lui donnera l'impression d'être utile à son prochain ? Comme ce blog anonyme perdu au beau milieu de millions d'autres, jeté comme une bouteille à la mer, un « coucou j'existe ! » complètement débile à la face d'un monde préoccupé par des questions plus pratiques.

Ou pire, une sorte de testament avant l'heure, « au cas où », pour dire un « j'ai vécu sur cette Terre moi aussi !» avant de rejoindre la cohorte des quelques 90 à 100 milliards d'individus ayant vécu avant moi et retournés à l'anonymat des ténèbres le plus absolu.

N'être célèbre que 5 mn pour conjurer le sort, laisser sa pierre sur le cairn de l'existence, comme le prédisait Warhol (A l'avenir, chacun aura son quart d'heure de célébrité mondiale). Est-ce d'ailleurs une fin en soi ?

Mêmes ceux dont le nom a perduré, qui sont adulés depuis deux ou trois mille ans, ont vu leurs messages se corrompre sous les milles interprétations de ceux qui se disent leurs serviteurs. Qu'en reste-t-il de cette essence originelle dés lors qu'elle se pare de mots ou d'images, son interprétation changera au prisme de son lecteur, de son conditionnement, de sa culture, comme l'auberge espagnole où chacun y trouve ce qu'il y apporte en fait, dès lors que son regard n'est pas « neuf » et purifié des scories du conditionnement social.

Je vous laisse donc ici dans cette démarche illusoire, et reprend mon voyage dans le non sens...